Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas, Andrea Dworkin
Avant , Essai , Livre , Recueil / 20 septembre 2018

Cet ouvrage est un recueil de traductions de divers écrits d’Andrea Dworkin. En première partie, on retrouve la lettre autobiographique “Premier amour” (version anglaise ici), lettre écrite à l’attention d’un amour crétois, et ma vie d’écrivaine. Deux morceaux de vie extrêmement durs sur lequel les TW suivants s’appliquent: viol, torture, mort, suicide, violences conjugales. En deuxième partie, on retrouve des analyses autour du féminisme: -l’interview à cran est assez décousu, et s’isncrit dans la continuité de la première partie: un peu autobiographique, avec des prémisses de la mode de pensée dworkinienne. -ensuite, vient un texte présentant Kate Millett, dont le livre Sexual politics (Politique du mâle) est la bible de l’autrice. -Une analyse poussée montrant la dangerosité de l’argument de la supériorité biologique qui a été utilisé par des femmes, que Andrea Dworkin rapproche avec les arguments des nazis sur la supériorité des aryens. -Une analyse sur le pouvoir, et plus précisément, les pouvoir des hommes et ce qui leur permettent de faire. Andrea Dworkin en voit 7! le soi, la force physique, la terreur, le pouvoir de nommer, le pouvoir de propriété, le pouvoir de l’argent, le pouvoir du sexe -Le dernier texte revient dans le côté autobiographique, et…

Rupture anarchiste et trahison féministe, de Léo Thiers-Vidal
Avant , Livre , Recueil / 27 mai 2018

Voici un recueil de textes écrit par Léo Thiers-Vidal, anarchiste proféministe prolifique ayant écrit une thèse sur le sujet éditée aux éditions de l’Harmattan. La première partie, intitulée “rupture anarchiste” est un patchwork de textes expliquant la vision de l’anarchisme de Léo et sa découverte dans ce cadre de l’oppression subie par les femmes. Léo comprend que son anarchisme ne peut être que féministe, comprend aussi à quel point son point de vue sur la question, en tant que dominant, peut être biaisé et découvrira à ses dépens que ce qu’il voit comme du bons sens ou une évidence n’est pas vrai pour les vieux chefs des groupes anarchistes, dont il se fera exclure. La deuxième partie, intitulée “trahison pro-féministe” commence avec des textes pour expliquer de manière abstraite les problèmes des analyses des chercheurs hommes sur le féminisme, et énonce des pré-requis et des pistes afin que ces derniers puissent contribuer sans dénaturer les sujet. Un texte est une critique de l’essai de la domination masculine de Pierre Bourdieu, qui a sciemment ignoré et effacé les féministes et leurs recherches en faisant son essai. Enfin, le dernier texte revient sur le meurtre de Nadine Trintignant par Bertrand Cantat et…

Laëtitia ou La fin des hommes, Ivan Jablonka
biographie , Essai / 21 mars 2018

(TW féminicide, violence masculine) Laëtitia, ou la fin des hommes est un livre transverse, à mi-chemin entre l’essai sociologique, la biographie, l’oraison funèbre, le récit d’enquête. Le sujet est Läetitia Perrais, jeune femme de 18 ans, qui a été tué à Pornic en 2011 par Tony Meilhon. Un fait divers qui est devenu une affaire nationale quand la présidence a repris l’affaire pour justifier un durcissement des peines de récidive. Les chapitres, très courts, alternent entre les témoignages des proches qui esquissent le portrait de Laëtitia Perrais, les portraits révélateurs de ses proches, les témoignages des enquêteurices, membres de la justice, journalistes qui ont suivi/traité son dossier, le récit de l’enquête ainsi que ces évènements marquants. Le fil conducteur est de montrer à quel point la vie de Laëtitia Perrais a été fragmenté et malmené par les hommes et par l’Etat français (au sens des institutions et au delà de leurs meilleures intentions et du professionnalisme des membres qui la constituent) : car si Tony Meilhon reste son meurtrier ou son assassin, il n’est pas le seul qui a affecté durement sa courte vie. En suivant le chemin pris par Laëtitia et sa sœur jumelle Jessica, très présente dans le…

Un silence de mortes, Patrizia Romito
Avant , Essai , Livre / 7 janvier 2017

Patrizia Romito raconte dans son avant-propos combien il a été difficile à écrire : on se doute qu’un livre de plus de 250 pages sur la violence masculine sous toutes ses formes (de la violence conjugale à l’inceste) ne sera pas de tout repos. J’ai tout de même été prise au dépourvu par la dureté dès l’introduction. On continue tout de même, car on comprend que cette lecture est nécessaire: qu’il faut connaitre et donner la mesure aux chiffres, aux statistiques sidérantes de la violence masculine, ainsi que être sensibilisée les tactiques et les stratégies de son occultation qui permettent particulièrement aujourd’hui de les entretenir. Il y a en sus une véritable analyse de l’oppression, avec des exemples éclairants de la traite des noirs pour les caractériser. Il y a également des sous-chapitres spécifiques traitant de la pédophilie et de l’inceste. Livre fortement Trigger pour la plupart des paragraphes. Je recommande de prévoir de le lire chapitre par chapitre, dans le temps si besoin. Si le style est très limpide, la lecture est très difficile : c’est malheureusement le sujet qu’il l’exige. Site de l’éditeur Pour aller plus loin (entre les lignes entre les mots)